Avant de
recourir à une solution de factoring, il est important d'auditer les créances
clients de l'entreprise pour obtenir des tarifs avantageux.
L'an dernier, le montant total des
créances prises en charge dans le cadre de contrats d'affacturage atteignait
186 milliards d'euros, contre moins de 21 milliards en 2002. Si le rythme de
croissance s'est apaisé, la dynamique positive du produit perdure en 2013 : au
premier trimestre, les produits d'affacturage enregistraient une croissance de
4,5 %. Ce succès est lié à la volonté des entreprises de se financer à court
terme, puisque le principe du factoring consiste à céder tout ou partie de
ses créances à un organisme extérieur, ou factor lequel crédite en retour le
compte courant de l'entreprise, permettant à celle-ci de disposer de liquidités
immédiates, notamment pour financer le BFR.
Déterminer les besoins réels de
l'entreprise
Avant de recourir à ce type de solution,
il est essentiel de déterminer les besoins réels de l'entreprise en matière de
financement à court terme. " Le fait de mettre en place ou de défaire un contrat d'affacturage
n'est pas neutre pour l'entreprise en termes d'organisation : il est donc
important d'inscrire ce projet dans la durée ", insiste Jean-François Boisson, le Daf de Kalidea, dont la société confie
20 millions de factures par an à ABN Amro Commercial Finance. Ce dernier
met notamment en garde contre le fait de céder à la pression d'une banque
menaçant de couper ses financements à court terme, qui entraîne un passage à l'affacturage dans de mauvaises conditions.
Yves Peccaud, fondateur de Culture Cash, souligne que le factoring représente
un "fusil à un coup" : " Il s'agit d'une rentrée d'argent
relativement facile à obtenir, mais lorsque l'entreprise a cédé les factures de
ses clients, elle ne peut plus revenir en arrière. "
La préparation d'un dossier solide, via un audit sur les créances clients
de l'entreprise, est indispensable. " Il est important d'avoir en amont
une perception claire d'un certain nombre d'éléments : la qualité de la
facturation, les montants d'avoir, ou encore le mode de règlement des factures
par les principaux clients ", énumère
Benjamin Madjar, responsable du département cash and working capital services
chez EY (Ernst & Young). Le délai moyen de résolution des litiges avec les clients doit aussi être pris
en compte. Chacun de ces éléments donnera à la
direction financière une première appréciation des points à travailler pour
présenter le meilleur dossier possible auprès de la société d'affacturage, avec
un objectif : avoir toutes les cartes en main pour négocier.