jeudi 24 avril 2014

L’AFFACTURAGE - Un dossier solide pour bien négocier

Avant de recourir à une solution de factoring, il est important d'auditer les créances clients de l'entreprise pour obtenir des tarifs avantageux.

L'an dernier, le montant total des créances prises en charge dans le cadre de contrats d'affacturage atteignait 186 milliards d'euros, contre moins de 21 milliards en 2002. Si le rythme de croissance s'est apaisé, la dynamique positive du produit perdure en 2013 : au premier trimestre, les produits d'affacturage enregistraient une croissance de 4,5 %. Ce succès est lié à la volonté des entreprises de se financer à court terme, puisque le principe du factoring consiste à céder tout ou partie de ses créances à un organisme extérieur, ou factor lequel crédite en retour le compte courant de l'entreprise, permettant à celle-ci de disposer de liquidités immédiates, notamment pour financer le BFR.

Déterminer les besoins réels de l'entreprise
Avant de recourir à ce type de solution, il est essentiel de déterminer les besoins réels de l'entreprise en matière de financement à court terme. " Le fait de mettre en place ou de défaire un contrat d'affacturage n'est pas neutre pour l'entreprise en termes d'organisation : il est donc important d'inscrire ce projet dans la durée ", insiste Jean-François Boisson, le Daf de Kalidea, dont la société confie 20 millions de factures par an à ABN Amro Commercial Finance. Ce dernier met notamment en garde contre le fait de céder à la pression d'une banque menaçant de couper ses financements à court terme, qui entraîne un passage à l'affacturage dans de mauvaises conditions. Yves Peccaud, fondateur de Culture Cash, souligne que le factoring représente un "fusil à un coup" : " Il s'agit d'une rentrée d'argent relativement facile à obtenir, mais lorsque l'entreprise a cédé les factures de ses clients, elle ne peut plus revenir en arrière. "
La préparation d'un dossier solide, via un audit sur les créances clients de l'entreprise, est indispensable. " Il est important d'avoir en amont une perception claire d'un certain nombre d'éléments : la qualité de la facturation, les montants d'avoir, ou encore le mode de règlement des factures par les principaux clients ", énumère Benjamin Madjar, responsable du département cash and working capital services chez EY (Ernst & Young). Le délai moyen de résolution des litiges avec les clients doit aussi être pris en compte. Chacun de ces éléments donnera à la direction financière une première appréciation des points à travailler pour présenter le meilleur dossier possible auprès de la société d'affacturage, avec un objectif : avoir toutes les cartes en main pour négocier.