jeudi 17 décembre 2015

Vous souhaitez faire des déclarations mensuelles de TVA pour ne plus avoir à faire l’avance de la TVA et ne la payer que quand elle est effectivement exigible.

Vous vendez des marchandises...
Deux notions à connaître. En matière de TVA, deux notions sont importantes : le fait générateur et l’exigibilité. Le fait générateur de la TVA est « le fait par lequel sont réalisées les conditions légales nécessaires pour l’exigibilité de la taxe » ; quant à l’exigibilité, il s’agit du « droit que le Trésor peut faire valoir aux termes de la loi, à partir d’un moment donné, auprès du redevable pour le paiement de la taxe ».
Concrètement. Si vous vendez des marchandises ou des biens, le fait générateur de la TVA et son exigibilité coïncident : ils se situent au moment où l’opération est effectuée, c’est-à-dire lorsque le transfert de propriété est effectif. C’est donc à ce moment-là que l’entreprise doit reverser la TVA correspondant à l’opération facturée à son client.
À noter. Si une condition suspensive est prévue dans le cadre de l’opération en question, le reversement de la TVA n’intervient qu’à partir du moment où la condition disparaît.
... ou des prestations de services
Là encore…  Les deux notions coexistent : le fait générateur de la TVA intervient lorsque les services sont exécutés ; l’exigibilité de la TVA est, quant à elle, constituée par l’encaissement du prix de la prestation (qu’il s’agisse d’acomptes, d’avance ou de règlement du solde). La déclaration et le paiement de la TVA ne sont donc pas liés à la fac turation : seul l’encaissement du prix rend exigible la TVA collectée auprès des clients.
Encaissement ? Cette notion est ici essentielle. Par encaissement, il faut entendre toutes les sommes effectivement perçues en contrepartie de la réalisation des prestations.
À noter. En cas de paiement par chèque, la pratique veut que la TVA soit acquittée dès la remise du chèque par le client, sans attendre nécessairement son encaissement. S’il s’avère par la suite que ce chèque n’était pas provisionné, vous pourriez opérer l’imputation de la taxe acquittée sur votre prochaine déclaration.
Une option possible ?
L’option débit. Les prestataires de services peuvent opter pour le paiement de la TVA d’après les débits au lieu des encaissements. L’option est valable à compter du premier jour du mois suivant celui au cours duquel l’option a été formulée : il s’agit concrètement de reverser la TVA dès l’inscription de la facture au débit du compte client. Dans ce cas-là, l’exigibilité de la TVA coïncide avec la facturation, et non plus avec le paiement.
Conseil. Même si ce n’est pas obligatoire, il est conseillé d’informer les clients de l’exercice de cette option par l’entreprise (au moyen d’une mention du type « TVA acquittée d’après les débits »), puisque dans cette hypothèse le client sera, de son côté, autorisé à déduire la TVA facturée avant même de l’avoir payée.
Attention ! Puisque l’entreprise doit reverser la TVA, sans attendre le règlement de la facture par le client, elle fait l’avance de la TVA (notez qu’elle doit, malgré tout, payer la TVA sur les acomptes dès leur encaissement). Ce qui peut s’avérer contraignant en cas d’impayé puisqu’il faudra, dans cette hypothèse, procéder à la récupération de la TVA en respectant un formalisme précis et en s’assurant d’être en mesure d’apporter la preuve que la facture est définitivement impayée (on parle de créance irrécouvrable).
En matière de vente de biens ou de marchandises, la TVA facturée au client doit être reversée au moment de la livraison ; en matière de prestations de services, ce reversement intervient au moment du paiement par le client (sauf option pour le paiement de la TVA d’après les débits).

vendredi 4 décembre 2015

Petites entreprises : vos obligations comptables allégées !

Depuis deux ans, des simplifications comptables sont opportunément apportées aux petites entreprises. En voici le détail qui est à connaître car il y a matière à économiser beaucoup de temps (et d’argent) dans la tenue de la comptabilité…
Micro-entreprise ou petite entreprise ?
Le dispositif de simplification s’adresse aux micro- et aux petites entreprises.
Sont qualifiées de micro-entreprises…  Les entreprises qui ne dépassent pas deux des trois seuils suivants :
o    350 000 € de bilan ;
o    700 000 € de chiffre d’affaires ;
o    10 salariés.

Sont qualifiées de petites entreprises…  Les entreprises qui ne dépassent pas deux des trois seuils suivants :
o    4 M€ de bilan ;
o    8 M€ de chiffre d’affaires ;
o    50 salariés.

Bon à savoir. Les dépassements de seuils ou cessations de dépassements, n’ont d’impact sur les obligations comptables de ces entreprises que si elles se produisent au cours de deux exercices successifs.
Sont exclues…  Les sociétés holdings ainsi que toutes les entités d’intérêt public (établissements financiers, assureurs, structures qui font appel à la générosité du public, etc.).
Quelles mesures de simplification ?
Pour les micro-entreprises…
o    Exercices clos depuis le 01.04.2014 :
- plus d’obligation d’établir une annexe aux comptes annuels ;
- faculté d’établir les comptes (bilan, compte de résultat) selon un modèle simplifié.
o    Exercices clos à compter du 31.12.2015 et déposés à compter du 06.08.2016 : les micro-entreprises personnes physiques n’employant aucun salarié et ayant effectué une inscription de cessation totale et temporaire d’activité au RCS pourront ne pas établir de bilan et de compte de résultat tant qu’elles n’ont pas repris d’activité au plus tard deux ans après l’inscription de cessation. Selon les mêmes conditions, les micro-entreprises personnes morales pourront n’établir qu’un bilan et un compte de résultat abrégés. Cette mesure ne pourra toutefois pas s’appliquer si une opération modifiant la structure du bilan a été réalisée au cours de l’exercice.
Pour les petites entreprises...
o    Exercices clos depuis le 01.04.2014 : possibilité de suivre les règles de la comptabilité de caisse ou de trésorerie, mais uniquement en cours d’exercice. L’enregistrement de l’intégralité des opérations peut être fait dans les journaux de banque et de caisse, selon le mode de règlement (sans utiliser les journaux d’achat et de vente). À la clôture, enregistrement des créances et des dettes non encore réglées.
o    Exercices clos à compter du 08.08.2015 : la loi Macron a simplifié l’obligation de publier les informations sur les délais de paiement. Les sociétés dont les comptes annuels sont certifiés par un commissaire aux comptes doivent désormais simplement communiquer (et non plus publier) les informations sur les délais de paiement de leurs fournisseurs et de leurs clients.

Bon à savoir. Lors du dépôt des comptes annuels, les sociétés répondant à la définition des petites entreprises peuvent demander que leur compte de résultat ne soit pas rendu public.

Plusieurs mesures simplifient la comptabilité des micro- et petites entreprises : plus d’annexe aux comptes annuels, modèle simplifié d’établissement des comptes, possibilité de suivre les règles de la comptabilité de caisse en cours d’exercice, etc. Sachez en profiter pour économiser du temps et de l’argent !