La
valorisation des ETI françaises (Entreprises de taille intermédiaire) a reculé
de 15 % depuis 2013, selon une étude de l'Observatoire de la valeur des
moyennes entreprises du CNCC. En cause : le climat de défiance et le
contexte législatif.
La valorisation des ETI françaises a
baissé depuis 2013. C'est le constat dressé par la première note de conjoncture
publiée par l'Observatoire de la valeur des moyennes entreprises de la
Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC). L'étude, qui porte sur
les entreprises non cotées dont les fonds propres sont compris entre 15 et 50
M€, montre en effet que la valeur médiane du ratio valeur de l'entreprise /
EBITDA a baissé de 15 % en 2013 pour se stabiliser au premier semestre 2014 à
7,4x l'EBITDA. Un recul d'autant plus marquant que ce même ratio a progressé de
23 % sur l'ensemble de la zone euro dans les 18 derniers mois.
Paradoxe français
" Globalement, les entreprises
moyennes françaises se portent plutôt bien, précise le président de la CNCC,
Yves Nicolas. Elles n'ont pas perdu de leur valeur mais elles sont
sous-évaluées parce que le marché est aujourd'hui atone. " La baisse des
prix des ETI nationales est directement lié à l'érosion du marché des
fusions-acquisitions ces 12 derniers mois : - 25 % en volume et - 38 % en
valeur sur ce segment de marché. " Le comble, c'est que ce sont en grande
partie les acquéreurs nord-américains qui s'intéressent à ces entreprises,
constate Yves Nicolas. Peut-être parce qu'ils ont davantage une vision de long
terme. "
L'observatoire insiste sur ce paradoxe français : le recul des prix de
cession des ETI hexagonales s’inscrit dans un contexte de marché globalement
favorable aux acquéreurs (marché ouvert, internationalisé, fonds de
capital-investissement et groupes cotés très actifs, faible coût du capital et
de la dette, etc.). D'une manière générale, la France fait figure d'exception,
puisque le marché des fusions-acquisitions est stable sur la zone euro et en
forte reprise dans le reste du monde.